
Début mai, nous revoilà à La Bresse, petite cité blottie au cœur des Vosges.
En effet, chaque année aux alentours de l’Ascension, rarement on y déroge.
Et sans jamais la moindre infidélité à la Ferme du Vieux Sapin,
Où nous chouchoutent Nathalie, Pascal et Plume le chien.
Dès l’entame du pédalage, il nous faut puiser dans la cartouchière
En faisant rougir le trente-deux dents sur le difficile Col de Grosse Pierre.
Et après le saumon à l’Auberge de la Cascade, de nouveau secouer le popotin
Pour grimper, face au vent, l’interminable Col du Collet depuis Le Valtin.
Plus aucun secret elle n’a désormais pour nous la tumultueuse Moselotte,
Cette petite rivière qui, comme nous, souffre d’une irrésistible bougeotte.
Elle qui de l’Etang des Feignes file à vive allure vers La Bresse puis Cornimont
Où nous virons résolument à gauche vers l'agréable Col d’Oderen via Ventron.
Certaines montées s’avèrent délicieusement douces, comme la Croix des Moinats
Dans laquelle point n’est véritablement besoin de pédaler comme des forçats.
D’autres ascensions, bien plus ardues, nous obligent à mordre le guidon,
Ainsi l’exigeant Col du Page, en quelque sorte un petit Glandon.
Chaque soir, quelle félicité de faire cercle autour de l’immense table
Sur laquelle Nathalie nous glisse malicieusement maints mets délectables,
Epaulée par son Pascal pour les apéros, vins et pousse-café du terroir.
Après tant et tant d’efforts et de réconfort, tous bien vite au dortoir !
Et cette satanée pluie qui durant toute une journée nous cloue au sol,
Parapluies, visite des marché et confiserie locale mais aucun parasol.
Certes à aucun moment des averses à décrasser un bison
Mais bon sang de bon sang, il n’y décidément plus de saison !
La Ferme du Vieux Sapin, c’est bien davantage qu’une banale aventure
Avec ses brebis et leurs agneaux, Plume et sa nombreuse progéniture,
Son troupeau Highland attendant patiemment la transhumance,
Car tout là-haut il n’y a pas encore de quoi faire bombance.
Pour retourner à d’antérieures mais récentes amours à Thann,
Il nous en coûte une longue route qui n’a rien de la Vennbahn.
Mais nous aspirons tant à retrouver les jeunes sourires « Aux Sapins »
Que tout au long de la journée, nous moulinons comme de jeunes lapins.
Et toujours ces soirées où Nathalie nous fourgue ses plats roboratifs,
Pascal jamais en reste pour réhydrater nos organismes cyclosportifs.
Une fameuse paire qui s’amuse à déjouer la loi des vases communicants
Car les calories ainsi entrant excèdent largement celles sorties en pédalant.
Ne serions-nous pas avisés de prendre le temps d’allumer un cierge
Lors de la désormais traditionnelle pause au faîte du Col de la Vierge ?
Ainsi pourrions-nous peut-être filer vers le Lac des Corbeaux et le Brabant
Dont l’accès nous est hélas interdit par un bûcheronnage bien contrariant.
Nous rentrons de La Bresse, petite cité blottie au cœur des Vosges.
Comme chaque année, durant quelques jours, fallait qu’on y déloge.
Et comme à chaque fois, au moment des bises et poignées de mains,
La promesse de revenir à Nathalie, Pascal et Plume le chien.
Comme en témoignent ces photos, en dépit de la météo,
Tout de même un beau séjour consacré, notamment, au vélo.
José, formidable reportage littéraire et photographique !!!
Je n'ai rien d'autre à ajouter aux commentaires qui précèdent le mien.
A bientôt. Serge
Bravo, José, pour cette composition dans un style très élégant que tu nous avais caché : l'élégance en prose, l'élégance sur le vélo, maintenant l'élégance en poésie, tu mets la barre très haut!
Après avoir été instruits sur les calendriers julien et grégorien ainsi que sur l'origine du mot bisextile, et j'en passe, voilà-t-il pas qu'un autre se met à faire des vers et pas sans en avoir l'air!
Au vu de cela je propose que nous baptisions nos prochaines vacances : Rencontres littéraires en Cantal et en Jura.
En tout cas, bravo José pour cet exercice très bien inspiré et ma foi très bien réussi.
On sent bien que l'ami José à mélangé l'encre de sa plume à la sueur de ses mollets pour écrire ce merveilleux récit, tellement bien ficelé qu'il fait saliver le lecteur.
Bravo pour cette belle " expédition" les cyclos!
Bravo pour la présentation en vers! Texte succulent à lire et qui nous évoque des coins bien connus…
Re bravo pour le reportage photos. Oui tous ces endroits nous sont familiers hormis la Ferme du Vieux Sapin que nous découvrirons certainement un de ces jours.
Re re bravo pour vous tous pédaleurs dans les petites et grandes montées, on sent votre effort et votre plaisir ! Puis l’accueil et la bonne table en fin de journée…
Jean-Paul et Dany, les voisins du 36