Manfred Aebi vient de décéder. Qui était donc ce brave homme? Tout simplement l'heureux horloger suisse à l’origine du célèbre jingle Rodania.
Aujourd’hui on se réfère au ballet des hélicoptères pour situer la tête de la course. Hier - à une époque que les moins de vingt ans ... - la plupart des courses cyclistes étaient précédées de ce refrain lancinant, largement inspiré de l'aveu même de son créateur, des premières notes de la cinquième symphonie de Beethoven.
La voiture ouvreuse du bijoutier suisse était toujours … à l’heure. Dès que nous soupçonnions le moindre «Ro-da-ni-aaaaa» au loin, notre taux d’adrénaline s’emballait soudain. Débutaient alors les grandes manœuvres pour se faufiler au bord de la route afin de jouir du spectacle au premier rang, un combat d’autant plus stratégique lorsque les spectateurs voisins avaient l’incongruité d’être … plus grands que nous.
«Ro-da-ni-aaaaa» , la musique d ‘ouverture pour la symphonie des voitures, le vrombissement des motos et la course cycliste elle-même, paroxysme d'un moment de bonheur hélas fugace.
Une course cycliste sans la voiture Rodania, c’est un peu comme une course cycliste … sans bidon. Nostalgie, nostalgie ...
Ro-da-niaaaa..... Ro-da-niaaaaaa...... et voilà que le peloton Belfavelo passe! Un moment de bonheur fugace pour les rares badauds, les vaches, moutons, oies oiseaux, et autres .... , attirés par le souffle et les joyeux commentaires des cyclistes.