29 mai. Comme Perrette, la laitière de Jean de La Fontaine, nous sortons légers et court-vêtus, la météo nous permettant enfin de nous défaire des collants, couvre-chaussures, cache-nez et autres gants fourrés dont nous étions affublés depuis des mois.
La rando de 96 km tracée par René démarre de l’Ardenne authentique (Vaux-sur-Sûre), après un warm up à coup de viennoiseries, pour grimper vers la cité des Borquins. Nous serpentons d'abord joyeusement dans les vallées du Laval et de l'Ourthe occidentale, après quoi il nous faut franchir la Côte de la Barrière Mathieu, devoir que nous remplissons allègrement tant la forêt est magnifique en ces premiers jours de beau temps. A l'exception toutefois de René, véritablement crevé au moment de franchir le sommet de cette côte de 3,8 km.
A Masbourg, nous descendons de notre monture pour profiter du cadre enchanteur et des assiettes de la Pêcherie de la Masblette. Sans doute pour meubler la longue attente entre l'apéro et les plats, ne voilà-t-il pas que notre guide lance malicieusement "Hey les gars, les beaux points de vue, ça se mérite". Aussitôt nos mines s'allongent, certains visages blêmissent. Le gaillard aurait-il de nouveau épinglé sur la carte un dessert indigeste dont il est si friand?
La réponse ne tarde guère puisqu'à peine remontés en selle, nous butons sur la redoutable *** Côte du Fourneau Saint-Michel. Au sommet, nous avons tous un teint écarlate, plus ou moins vif, mais personne n'est véritablement cramé ni même grillé, nous pouvons donc poursuivre l'aventure.
La suite du parcours comporte de multiples bosses, juste de quoi peaufiner le dénivelé pour le porter finalement à ... 1.421 m. Heureusement, nous pouvons compter sur la compassion (ou les remords?) de René qui, tel un directeur sportif chevronné, nous affirme avant chaque rampe que c'est ... la dernière ascension. Mais mentir avec aplomb, surtout pour une bonne cause, n'est-ce presque dire la vérité?
Tout cela valait bien une bonne bière à l'arrivée ainsi que quelques photos. Merci René, pour le parcours et pour l'accueil, on en redemande. Et à l'unanimité (- 1 voix) : sans rancune ...
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*** Au sens de : effrayante, inquiétante, terrible, terrifiante. Donc sans aucun rapport avec la bière du même nom.
Ce samedi, nous avons traversé une forêt de légendes. C'est notamment là qu'autrefois Hubert le chasseur poursuivit un grand cerf blanc, affublé d'une croix brillante entre ses bois. L'histoire retiendra qu'à la suite de sa chasse et de ses péripéties, Hubert fut canonisé "Saint-Hubert" par l'évêque de Maastricht.
Point de cerf en vue ce samedi. Nous avons "traqué" une "jonquille sur son vélo" (le sobriquet n'est pas de moi). Celle-ci nous a nargué, parfois à bonne distance de la "meute", sans doute pour ne pas entendre souffle et soupirs des poursuivants. Celle-ci nous a emmené par "Mor" mont et par "Vaux" dans une épopée héroïque qui dut vraiment se mériter. Pour nous, point de sacralisation à l'arrivée, bien que l'accu…